“J’ai la même vision, chaque soir !”

— Ellen

La Suite d’orchestre “Nosferatu”

Pour la salle de concert

Après avoir composé une nouvelle partition pour le film muet de Friedrich Wilhelm Murnau “Nosferatu, Une Symphonie de l’Horreur” pour un ensemble instrumental, partition destinée à être interprétée en direct pendant la projection du film, le compositeur contemporain Bernard Cavanna m’a demandé d’en tirer une Suite pour grand orchestre symphonique, que vous pouvez écouter dans son intégralité ci-dessous.

Alors que ma partition originale pour le film comporte une bonne quinzaine de thèmes et motifs divers pour couvrir tous les éléments de l’histoire, j’ai choisi d’articuler cette Suite autour de trois de ceux-ci en particulier.

On découvre ainsi le thème de Hutter et Ellen, le plus insouciant de tous, puis le thème de Nosferatu, présenté en trois parties (harmonie seule, puis mélodie seule, et enfin harmonie et mélodie réunies), avant d’introduire le motif de l’Engrenage Maléfique, lequel est très fortement relié au personnage déclencheur des péripéties de l’intrigue, à savoir l’agent immobilier Knock.

Une fois la présentation de ces trois éléments réalisée, la Suite se développe autour d’eux, sans renier sa base cinématographique, parfois en faisant appel à des motifs secondaires (Crépusculaire en tant que transition, ou le thème de la séparation à la toute fin), passant de l’un à l’autre avec des altérations progressives de l’insouciance de celui de Hutter et Ellen, une tension plus perceptible de l’Engrenage Maléfique, et avec l’apparition du thème de Nosferatu de plus en plus inquiétante et victorieuse, avant la conclusion de la Suite sur la disparition de celui-ci au chant du coq, tous les éléments se mêlant alors pour former la pièce manquante du puzzle. Cette dernière partie reprend quasiment les dernières minutes de ma partition originale, à l’exception d’une courte addition pour clore l’ensemble de façon un peu plus lumineuse que dans la version avec le film.

L’origine cinématographique de cette musique est ainsi préservée, puisque conservant à peu près le développement original sur une durée plus courte, l’ombre du thème de Nosferatu s’étendant peu à peu sur toute la partition.

Pour l’occasion, tandis qu’à l’origine l’effectif requis était un octuor de violoncelles, trois claviers et deux percussionnistes, j’ai orchestré cette suite pour grand orchestre symphonique (90 musiciens) et chœur mixte ad libitum, en espérant que cela n’empêchera pas le comte Orlok de rôder aux détours de cette version de concert…

Alexis Savelief